Espacements – Mise en récit par Nina Leger
Espace Commines, 24-25-26 avril 2018, Mise en récit par Nina Leger.
Espacements est un ensemble de cinq plans jumelés, un dispositif qui redessine l’espace, perturbe les déplacements, trouble la distinction intérieure/extérieure. C’est une structure sans début ni fin, sans entrée ni sortie où la circulation est primordiale.
Espacements est aussi un ensemble à activer. Je propose à plusieurs intervenants (curateurs) de jouer le jeu de l’installation et de présenter le dispositif de la manière qui leur plaira. Aucune proposition n’est définitive.
Espacements ne réfléchit pas seulement l’espace de l’installation, mais aussi, par la multiplication des propositions, sa temporalité.
Pour la première présentation dans l’Espace Commines, Nina Leger s’est prêtée au jeu en proposant de mettre en récit le dispositif. Son texte, Détective, lu par Thomas Bouyou, Denis Leger-Milhau, Emmanuelle Wion était diffusé par trois haut-parleurs. Glissant de haut-parleur en haut-parleur, le texte devenait spatial et invitait le promeneur à déambuler dans l’espace.
Plan et affiche de la mise en récit de Nina Leger.
Note d’intention pour la mise en récit d’Espacements
Nina Leger :
D’abord, il y a eu l’idée d’une disposition spatiale : j’ai voulu proposer une installation qui rayonne autour de deux doubles panneaux rassemblés de manière à former le huis-clos d’une pièce, un carré presque parfait, brisé seulement d’un angle qui n’était pas droit.
De cet espace, a surgi une fiction : Détective, une intrigue policière qui s’ouvre par ces mots : « Un meurtre a été commis, il faut faire la lumière ». Détective est ce qu’il reste quand on réduit une intrigue aux variations de ciel et de lumière qui accompagnent l’action. D’ordinaire placés au centre du cadre, le meurtre et l’enquête qui le résout sont décalés hors-champ, tandis que le texte s’absorbe dans l’anodin d’un ciel changeant ou d’un jour qui tombe.
Enfin, cette fiction a regagné l’espace : deux comédiens et une comédienne ont interprété Détective et leurs voix ont été distribuées entre trois enceintes réparties dans l’espace. Les mots — et les silences laissés entre eux — dessinaient un parcours, un jeu de piste au ralenti, un suspens lent, progressant à mesure que la fiction imprégnait les lieux. Les visiteurs, par leurs circulations, prolongeaient l’intrigue du texte.
Préambule de Détective
[lu par trois voix en chœur, diffusé simultanément sur trois enceintes]
« Notes pour la représentation :
Un meurtre a été commis. Il faut faire la lumière.
Le décor est unique, abstrait de préférence : des cloisons amovibles autour d’une pièce où personne n’entre et dont personne ne sort. Sur un côté, de grandes baies laissent passer les lumières du jour. Il y a une vue. Un parc, une ville, les deux peut-être.
Des corps circulent entre les cloisons. Sans doute leurs déambulations résoudront-elles l’énigme.
Qui est entré, par où et quand ?
Qui est sorti, par où, comment ?
[…] »
Un remerciement particulier à l’espace commines.
Enregistrement et dispositif sonore : Malo Thouément et Liza Lamy
Affiche : Marine Jezequel
Photo : Sophie Guillouart (vue d’ensemble) et Molly SJ Lowe (détail)