Les matériaux que je manipule ne sont plus premiers. Ce sont des matières informées. Je ne cherche pas à travailler avec des matériaux bruts, mais à utiliser ce qui est déjà là. Les pièces que je conçois
ne sont plus faites de formes autonomes et originales. Je sélectionne des éléments de notre répertoire culturel et je les insère dans des contextes définis. Cette fois-ci, le point de départ sera l’une des chaises de Donald Judd.Assemblés et juxtaposés selon une notice bien établie, maintenus par des vis et des chevilles,
les cinq plans peints viennent, dans un jeu de parallèles et de perpendiculaires, construire la chaise.
Légèrement dévissée, l’harmonie de la chaise n’est plus respectée. L’objet s’échappe, il devient brinquebalant, il n’est plus au sommet de ses capacités. Un déséquilibre règne.
Le procédé d’assemblage est pointé du doigt. Défaillant, l’objet est placé dans un état de transition.
Les plans partent vers l’oblique.Provoquer ce dérèglement, c’est donner à cet objet culturel et fonctionnel un aspect sculptural.
C’est mettre en péril l’objet. C’est le placer dans cette situation apparaissant/disparaissant. C’est donner la possibilité à la chose d’exister singulièrement un court instant avant qu’elle ne se dérobe, c’est lui donner un rôle dans un scénario pris en cour de route. D’ailleurs on ne sait si l’on est au commencement ou si la fin est imminente. Ce n’est pas tellement l’objet lui-même qui est évoqué, mais par cet état de transition, la zone d’activité qu’il génère. Ce n’est pas l’oeuvre qui s’épanouit au moment même où elle est montrée au public, mais le temps du travail, de la mise en place qui est développé dans cet état d’inachèvement.Emprunter cet objet, c’est manipuler les formes d’un scénario collectif. Éclater cet objet, c’est découper les récits historiques et insérer ce qu’il reste dans des scénarios alternatifs. L’espace narratif a disparu,
il ne reste que la mise en scène d’un décor incomplet. Cet état d’inachèvement laisse place à différents scénarios possibles, la fin reste à imaginer. Sa dissolution dans ce répertoire culturel est envisageable. La disparition de l’objet lui-même n’est pas nécessairement une catastrophe.
ne sont plus faites de formes autonomes et originales. Je sélectionne des éléments de notre répertoire culturel et je les insère dans des contextes définis. Cette fois-ci, le point de départ sera l’une des chaises de Donald Judd.Assemblés et juxtaposés selon une notice bien établie, maintenus par des vis et des chevilles,
les cinq plans peints viennent, dans un jeu de parallèles et de perpendiculaires, construire la chaise.
Légèrement dévissée, l’harmonie de la chaise n’est plus respectée. L’objet s’échappe, il devient brinquebalant, il n’est plus au sommet de ses capacités. Un déséquilibre règne.
Le procédé d’assemblage est pointé du doigt. Défaillant, l’objet est placé dans un état de transition.
Les plans partent vers l’oblique.Provoquer ce dérèglement, c’est donner à cet objet culturel et fonctionnel un aspect sculptural.
C’est mettre en péril l’objet. C’est le placer dans cette situation apparaissant/disparaissant. C’est donner la possibilité à la chose d’exister singulièrement un court instant avant qu’elle ne se dérobe, c’est lui donner un rôle dans un scénario pris en cour de route. D’ailleurs on ne sait si l’on est au commencement ou si la fin est imminente. Ce n’est pas tellement l’objet lui-même qui est évoqué, mais par cet état de transition, la zone d’activité qu’il génère. Ce n’est pas l’oeuvre qui s’épanouit au moment même où elle est montrée au public, mais le temps du travail, de la mise en place qui est développé dans cet état d’inachèvement.Emprunter cet objet, c’est manipuler les formes d’un scénario collectif. Éclater cet objet, c’est découper les récits historiques et insérer ce qu’il reste dans des scénarios alternatifs. L’espace narratif a disparu,
il ne reste que la mise en scène d’un décor incomplet. Cet état d’inachèvement laisse place à différents scénarios possibles, la fin reste à imaginer. Sa dissolution dans ce répertoire culturel est envisageable. La disparition de l’objet lui-même n’est pas nécessairement une catastrophe.