Mapping 5, Day 10.

Tungstène, fil cotton, MDF teinté et ciré, model : 14 x 55 x 55 cm, 2020.



Tout se passe en huis clos, espace de travail et de vie sont confondus sans aucune échappée. Ni rythme ni deadline ne sont à l’ordre du jour. Dans cet espace restreint, je cherche surtout à faire des détours, à m’égarer, bref, à gagner du temps. Non pas pour l’économiser, mais plutôt pour le consommer. Ainsi, j’ai parcouru de long en large, l’espace qui délimite mon confinement. Je me suis arrêté à des endroits sans intérêt, ai fait un pas à gauche, à droite, puis suis reparti pour quelques enjambées dans une autre direction. C’est une fugue sans destination. Une poursuite du temps dont le parcours, ni direct ni raisonnable, a dessiné cette structure labyrinthique. Une pensée de l’espace qui a pris son élan par une déambulation. 
 
C’est une forme sans contenu qui exploite le lieu et fait apparaître une courbure imposée par le temps. C’est une structure qui vient découper l’espace et dont le récit est sa propre écriture. C’est un jeu sur une limite en train de s’écrire, sur un intérieur qui est en permanence en  correspondance avec l’extérieur. C’est un espace délimité et ouvert, qui compartimente et crée des chemins qui communiquent sans cesse.

C’est un espace que l’on parcourt, où l’on s’arrête, où l’on bifurque, où l’on continue son chemin. Un certain rapport cinétique le révèle fragment par fragment. Le labyrinthe va à l’encontre de l’image immédiate, il dissout la continuité de l’espace et ouvre des configurations expérimentales. C’est un labyrinthe qui se révèle fragment par fragment. Invisible dans sa globalité ni d’un seul point de vue, il dissout la continuité de l’espace, mais fait éprouver le temps.



Everything happens in a sealed off space. Workspace and life are combined, there is no escape. Deadlines and speed are not on the agenda. In this restricted space, I’m looking for other directions, I want to lose myself, I want to gain some time. Not to save it, but to consume it. In this way, I wandered all over the space that defined my confinement. I stopped at places without purpose, I stepped to the left, to the right, then I made a few strides in another direction. It’s an escape without a destination. A pursuit of time with an itinerary that is neither direct nor reasonable, and which has created a maze-like structure. It is a new consideration of space that stems from ambling around. 

It is a shape without a border, that exploits the location and creates a curvature imposed by time. It’s a structure that cuts through space, and whose story is its own writing. It is a game on a border that is looking for itself, on an interior that is always conversing with the outside. It’s an open and defined space that compartmentalizes and creates paths that communicate with one another.

It is a space we go through, where we stop, where we change direction, or from which we keep going. A kinetic notion reveals the space, piece by piece. The labyrinth goes against the initial perception, it dissolves the continuity of space and invites experimental configurations. The labyrinth appears piece by piece. It is invisible as a whole and impossible to grasp from a unique point of view. It dissolves the continuity of space, but makes the perception of time more tangible. 
Traduction de Thomas Alden